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Durabilité : le thème perd-il de l’importance pour une partie de la population suisse ?

Les membres de Promarca soutiennent activement les objectifs SDG (Sustainable Development Goals) et l’agenda du Conseil fédéral. Les membres contribuent également à l’information des consommatrices et des consommateurs suisses et soutiennent les mesures en faveur de la diversité. Une fois par an, Promarca réalise en collaboration avec l’institut d’études de marché Ipsos une enquête sur la durabilité auprès de ses 103 membres. Pour la troisième fois, les résultats de l’enquête auprès des consommateurs sont également disponibles. Martin Fenböck, Senior Client Director & Regional Division Leader d’Ipsos, partage avec nous les principales conclusions de l’analyse.

 

La population suisse voit la nécessité d’agir de manière durable et de lutter contre le changement climatique. Y a-t-il des différences en fonction de l’âge ?  

Dans de nombreux domaines, l’âge en soi n’est pas le facteur décisif. Dans tous les groupes d’âge, certains segments de la population prennent des mesures pour lutter contre le changement climatique et exigent que les entreprises et les pouvoirs publics fassent de même, tandis que d’autres ont une attitude différente à cet égard.

Dans le même temps, on observe des différences entre les groupes d’âge sur certains thèmes : par exemple, les jeunes recherchent plus souvent des informations sur les mesures qu’ils peuvent prendre chaque jour pour lutter contre le changement climatique. Il existe donc un besoin accru d’information.

 

Dans quelle mesure les entreprises sont-elles sollicitées vis-à-vis des particuliers ?

En principe, une évolution positive en matière de lutte contre le changement climatique nécessite la participation de tous les secteurs : administration publique, entreprises et individus (particuliers).

Les entreprises doivent agir ici à plusieurs niveaux. D’une part, dans le domaine visible pour les consommatrices et consommateurs suisses, comme c’est le cas pour l’introduction de produits plus durables et la communication (p. ex. par la publicité mais aussi sur l’emballage des produits). D’autre part, dans des domaines que les consommatrices et consommateurs ont du mal à évaluer de l’extérieur, comme le choix des bons fournisseurs et matières premières ou une chaîne logistique durable.

 

L’appel à prendre des mesures dès maintenant est plus faible que l’année précédente. Quels sont les autres thèmes qui occupent actuellement le devant de la scène pour la population suisse ?

De manière générale, les consommatrices et consommateurs suisses continuent d’exiger que les entreprises, mais aussi le Conseil fédéral, contribuent à la lutte contre le changement climatique. Certaines parties de la population s’opposent pour différentes raisons à une action (plus rapide). Ainsi, d’autres études mentionnent par exemple l’environnement économique actuel (inflation, hausse des coûts de l’énergie, etc.).

 

Pourquoi la population suisse remet-elle en question le moment actuel pour prendre des mesures contre le changement climatique ?

Il convient ici de différencier : une assez grande partie de la population souhaite que l’on agisse maintenant, tandis qu’un nombre plus petit de Suissesses et Suisses est d’avis que ce n’est pas le bon moment pour investir dans des mesures de lutte contre le changement climatique. Outre les obstacles (globaux) susmentionnés, une partie de la population sous-estime par ailleurs les coûts induits par le changement climatique par rapport aux investissements nécessaires.

 

Les entreprises devraient-elles faire de la publicité / communiquer leurs activités en matière de développement durable, ou cela ne semble-t-il pas crédible ? (Autrement dit, existe-t-il un bon exemple de messages combinés portant à la fois sur la marque et sur le développement durable ?)

Lorsque des mesures actives sont prises par les entreprises pour concevoir des produits plus durables et/ou pour permettre aux consommatrices et consommateurs de mener une vie plus durable, cela peut et devrait tout à fait être communiqué activement. Il est important de relier les messages portant sur la marque et le développement durable, et de rester crédible.

Les promesses exagérées des marques en matière de durabilité sont perçues comme peu crédibles et ont un effet négatif. Les petits pas et succès d’un produit ou d’un service plus durable liés à l’utilisation de la marque par les consommatrices et consommateurs conduisent généralement à de meilleurs résultats.

 

Le thème du développement durable est sur toutes les lèvres et la sensibilisation semble grande. Néanmoins, les membres de Promarca constatent que les consommatrices et consommateurs décident différemment dans les magasins (« say-do gap »). Quelles peuvent en être les raisons ? Comment lutter contre cela ?

Sur la base des expériences d’Ipsos issues de différentes études et de la recherche fondamentale, on constate qu’une innovation axée sur le développement durable peut susciter une réaction positive de la part des consommatrices et consommateurs. Les concepts circonscrits avec des mots-clés spécifiques en lien avec la durabilité obtiennent généralement de bons résultats en termes de pertinence, de différenciation et d’intention des consommatrices et consommateurs d’essayer le produit. Ainsi, si tous les produits sont identiques ou similaires dans tous les domaines, c’est celui qui offre de la durabilité qui est choisi. Mais il est important de souligner que la durabilité est souvent un co-avantage parmi d’autres facteurs.

Pour certains produits, il est également important d’examiner s’il s’agit vraiment d’un écart « say-do », ou plutôt d’un écart « believe-true », c’est-à-dire s’il existe une lacune d’information chez les consommatrices et consommateurs qui les empêche d’acheter le produit en magasin, ou plutôt si la marque n’a pas réussi à communiquer de manière suffisamment crédible l’utilité du produit pour une plus grande durabilité.

Sous PDF, vous trouverez un résumé des résultats.

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