Promarca fête ses 90 ans d’histoire jalonnée de réussites

2019 a été une année particulière pour Promarca, puisque nous avons célébré nos 90 ans d’existence lors de la Journée de la marque. Profitons-en pour faire un petit voyage dans le temps et remonter le fil de notre histoire : en 1929, huit pionniers des entreprises Sunlight (fabricant de savon), Sais (graisse de cuisson), Nago (denrées alimentaires), Chocolat Tobler SA, Hch. Franck Söhne, Helvetia, Knorr (denrées alimentaires) et Hag SA (café) fondent l’Union suisse des fabricants d’articles de marque. Leur objectif est de défendre les intérêts communs des membres et d’encourager la collaboration à travers des échanges d’opinions, une avancée commune sur les questions spécialisées, une remédiation aux abus constatés dans la branche de l’article de marque et une protection assurée contre les préjudices. En 1955, l’association est renommée « Promarca », Union suisse des fabricants d’articles de marque.

 

Ce bref retour en arrière illustre la clairvoyance de l’Union. Dès 1967, elle a par exemple renoncé, tout à fait volontairement, aux prix de revente imposés. Lors de la révision de la Loi sur les cartels de 2003, l’Union a joué un rôle déterminant dans les débats sur l’élargissement de la notion de position dominante sur le marché. Depuis, les projets de réforme se succèdent et Promarca s’est imposé comme un organisme de référence, interlocuteur clé des discussions politiques et économiques.

 

Aujourd’hui encore, Promarca reste le porte-parole des marques et continue d’en défendre les valeurs. Au printemps 2019, le comité a donc élaboré une nouvelle vision afin de donner plus de poids à cette déclaration : « Promarca, la voix engagée des marques ». À travers cette devise, Promarca souligne qu’elle recherche sans cesse des solutions, accompagne ses membres et offre une voix aux marques. L’Union défend non seulement des conditions-cadres favorables et la concurrence, mais aussi un respect mutuel entre la distribution et les entreprises d’articles de marque. Bref, une discussion d’égal à égal.

 

Pour donner plus de poids aux marques innovantes, Promarca attribue des récompenses à ses membres. Ainsi, la marque la plus digne de confiance se voit remettre le prix « Brand of the Year » pendant la Journée de la marque. En 2019, la marque Lindt a reçu ce titre pour la seconde fois. Incarnée par le Maître Cholatier Lindt, cette marque séduit par la constance de sa qualité, sa visibilité, mais aussi par le respect de ses engagements. Deux prix de l’innovation ont été attribués au cours du forum Promarca. Les deux maisons de tradition Cailler et Kambly ont reçu le prix « Star of the Year » pour leur création commune, Petit Beurre, élu produit préféré des consommatrices et des consommateurs parmi les dix lancements ayant enregistré les meilleurs chiffres d’affaires. Un jury de quatre experts a décerné le prix « Explorer of the Year » à L’Oréal. Ces spécialistes ont été séduits par Effaclar Spotscan, une application qui analyse les selfies pour identifier et corriger les imperfections de la peau. D’après le jury, cette innovation hisse L’Oréal au-delà de son cœur de métier traditionnel. Non seulement elle apporte une valeur ajoutée à la clientèle, mais elle permet à l’entreprise de positionner son modèle d’affaires pour l’avenir.

 

Les articles de marque ont toujours été appréciés : cela reste le cas aujourd’hui. En effet, ce sont des produits originaux. Ils développent une personnalité qui leur est propre et sont gages de qualité et de valeur ajoutée. Ils suscitent la confiance, apportent de la sécurité et des repères dans un univers de consommation inondé d’informations. Les marques reflètent l’air du temps, font vivre des expériences, suscitent des émotions et donnent un sentiment d’appartenance à un groupe.

 

Les articles de marque entendent être présents là où se trouvent leurs consommateurs. Or, la numérisation bouleverse le secteur. Cette transformation est à la fois porteuse de défis et d’opportunités. La technologie aide à obtenir des données sur le client en temps réel et à mieux le comprendre. Publicité en ligne, essor du commerce électronique, consommateurs multicanaux sans cesse en quête des meilleures offres, influence des avis en ligne, échanges accélérés avec de nombreux consommateurs et consommatrices : aujourd’hui, tous ces éléments coulent de source. L’ensemble des entreprises sont contraintes de dépoussiérer leur savoir-faire pour être à la hauteur face à cet environnement complexe, mais aussi pour en tirer profit. Les marques doivent rester fidèles à leurs valeurs et veiller à ce que toutes les facettes présentées aux consommateurs soient pertinentes, positives et répondent à leurs exigences. En parallèle, elles doivent innover sans cesse, car l’innovation est leur élixir de vie.

 

En Suisse, tout n’est pas rose pour les marques : les distributeurs et les alliances d’achat internationales exercent une concurrence de plus en plus rude sur ces entreprises. En outre, les initiatives contraires aux intérêts de l’économie représentent un danger croissant. Dans ce contexte, il est de plus en plus difficile de préserver la diversité des innovations et des marques qui réussissent. À l’avenir, continuons de faire confiance aux entreprises qui s’engagent en faveur de marques fortes et consolident la place économique suisse. En tant qu’Union, nous continuerons à défendre l’ensemble des intérêts de nos membres. Vous pouvez compter sur nous, sur « Promarca, la voix engagée des marques ».

Les faits et chiffres de l’industrie de l’article de marque

L’innovation

Les fabricants d’articles de marque établissent des standards en matière d’innovation et de compétence produit, qui servent de référence à la concurrence. En 2019, les membres de Promarca ont lancé 7 039 nouveaux produits de marque en Suisse et ils exploitent au total 1 709 marques actives. La même année, ils ont enregistré 71 nouvelles marques et déposé 16 nouveaux brevets.

 

Emplois

Les entreprises d’articles de marque créent et préservent des emplois, investissant dans des sites de production, la communication, la promotion des ventes et d’autres services. En tenant compte des entités internationales dotées d’un siège en Suisse, l’industrie de l’article de marque génère un peu plus de 33 000 emplois. Elle constitue ainsi un important moteur de la concurrence et un pilier de l’économie.

 

Investissements

Les fabricants d’articles de marque créent non seulement des emplois et exploitent des sites, mais s’engagent également dans la recherche et le développement et ils investissent daans le marketing et la vente et encouragent la formation initiale et continue de leurs collaborateurs. En 2019, les membres de Promarca ont investi plus de CHF 650 millions dans la place économique suisse.

 

Tradition

Innovation, qualité supérieure, fiabilité, vecteur d’émotions : avant de devenir une marque, un produit doit convaincre les consommatrices et les consommateurs. Cette réussite requiert des dizaines d’années de performance exceptionnelle des fabricants qui, en Suisse, se targuent souvent d’une histoire riche et longue.

 

Engagement

Les entreprises de marque soutiennent des organisations d’aide suisses et internationales. Elles font des dons à la Croix-Rouge suisse, à la Ligue contre le cancer ou encore à Pro Juventute, offrent des produits à Table couvre-toi ou à Table Suisse et permettent à des événements sportifs et culturels de voir le jour à travers le pays grâce à leurs contributions de sponsoring.

Protection internationale des marques

Les marques sont des droits de protection territoriaux qui doivent être acquis par un enregistrement sur chaque territoire concerné. En 1891 déjà, un traité international voyait le jour pour protéger les marques à l’international. Ce traité a permis d’obtenir la protection des marques dans de nombreux pays grâce à une procédure centralisée. Suite à l’Arrangement de Madrid de 1989, qui a étendu le champ de protection, et au Protocole de Madrid de 1997, la protection d’une marque par le biais d’une procédure d’enregistrement centralisée a pu être étendue à plus de cent pays membres ou organisations régionales.

 

Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)

L’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), en qualité d’organisation spéciale des Nations Unies, se charge de l’enregistrement des marques internationales pour le compte de ses pays membres. Le système d’enregistrement des marques de l’OMPI, dit « système de Madrid », couvre plus de cent pays. Il couvre tous les pays de l’UE, la plupart des pays d’Europe de l’Est, la Chine, le Japon, les USA et d’autres pays en Afrique, Asie et Amérique du Sud.

La demande d’extension de la protection d’une marque suisse à l’international doit être déposée auprès de l’OMPI via l’Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle (IPI) à Berne.

L’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) offre la possibilité d’obtenir, pour des marques de l’UE, une protection qui s’étend à tous les pays membres de l’Union Européenne dans le cadre d’une unique procédure.

Pour accéder aux informations actuelles sur la procédure de dépôt, consulter le site www.ige.ch ou la brochure Promarca « Protection de la marque en toute simplicité ».

Une concurrence loyale et libre

Promarca joue un rôle actif dans l’organisation de conditions-cadres favorables à l’industrie de l’article de marque. Nous nous engageons pour une concurrence loyale et libre, pour le respect mutuel et pour des règles du jeu claires entre commerce et entreprises d’articles de marque.

Nous nous engageons pour le droit de nos membres à la liberté tarifaire ainsi que pour l’accès à un marché aux conditions libérales, sans monopole commercial, et rejetons en revanche la tendance croissante à une mise sous tutelle des consommateurs.

Protection des marques

Définition d’une marque

Une marque, au sens juridique du terme, est un signe distinctif protégé́ par la loi, qui désigne des produits et des services. La Loi sur la protection des marques (LPM) dispose que tout signe propre à distinguer les produits ou les services d’une entreprise de ceux d’autres entreprises peut constituer une marque. De nombreuses autorités d’enregistrement (dont, en principe, l’Institut de la Propriété Intellectuelle [IPI] en Suisse) exigent en outre encore et toujours que le signe à enregistrer en tant que marque puisse être représenté graphiquement de façon claire et univoque, excluant ainsi dans les faits certains signes, comme par exemple les odeurs, de la protection des marques.
On utilise le plus souvent comme marque des mots, des logos ou d’autres signes comportant des éléments figuratifs, tels qu’une écriture spéciale. On peut également utiliser des couleurs ou des combinaisons de couleurs (par exemple, le bleu de Nivea pour les cosmétiques ou le bleu et la couleur argentée des boissons énergétiques Red Bull), des formes (par exemple la forme triangulaire du chocolat Toblerone) ou des mélodies (par exemple la mélodie du car postal pour des prestations de service de la Poste suisse). Ainsi, on fait la distinction entre les marques verbales, les marques purement figuratives (qui consistent en un logo, sans élément verbal), les marques sonores, les marques de couleur ou les marques tridimensionnelles, qui sont soit apposées au produit ou à son emballage (par exemple l’étoile Mercedes), soit intégrées au produit ou à son emballage (appelées « marques de forme », par exemple Canard WC). Ces différents types de marques sont souvent combinés en pratique, ce qui a pour conséquence qu’une catégorisation stricte n’a que peu d’intérêt.

 

Étendue de la protection des marques

En principe, les marques sont protégées uniquement lorsqu’elles désignent les produits (marchandises ou services) pour lesquels elles sont déposées. Les offices des marques utilisent pour ce faire la Classification de Nice des marchandises et des prestations de service, qui contient 45 classes différentes. La répartition des produits dans diverses classes de marchandises et de services vise à simplifier la recherche de marques antérieures problématiques en évitant de devoir parcourir l’ensemble des marques déposées. La répartition d’un produit ou d’un service dans une classe spécifique ne dit cependant rien encore, en principe, sur l’étendue de la protection de la marque concernée.

Pour plus d’informations, veuillez consulter la brochure de Promarca «Protection de la marque en toute simplicité».

Pas d’interventions étatiques

Promarca part de l’idée que les consommateurs sont des personnes responsables, qui ont droit à un choix de marques aussi vaste que possible. Tant que la concurrence commerciale fonctionne, une tutelle de l’État, ou les interventions d’une économie planifiée dans le système tarifaire déterminé par le marché ne sont pas nécessaires. Les membres de Promarca se portent cependant bien entendu garants dans ce contexte de la qualité et du caractère innovant de leurs produits, s’engagent pour des conditions de production et de distribution justes et durables, mais aussi pour le maintien des conditions-cadres du pays, et veillent à l’économie suisse.

Épuisement, importations parallèles et systèmes de distribution sélectifs

Épuisement

Le droit des marques connaît le principe de l’épuisement. Selon ce principe, le propriétaire de la marque ne peut plus interdire ou influencer d’une autre manière la diffusion de ses produits sur la base de son droit à la marque si ceux-ci ont été mis sur le marché avec son consentement. Selon le droit suisse, le propriétaire de la marque ayant approuvé la mise en circulation de produits ne peut en principe plus invoquer son droit à la marque par la suite pour interdire ou contrôler la distribution ultérieure des produits ou la publicité liée à leur vente.

Les conditions de l’épuisement du droit à la marque ne sont pas expressément régies par la Loi suisse sur la protection des marques. Les principales caractéristiques de l’épuisement ont été plutôt définies par les tribunaux suisses dans différentes décisions. Ce faisant, ils ont à chaque fois procédé à une pesée des intérêts entre ceux du propriétaire de la marque à pouvoir exercer un contrôle étendu sur sa marque et la revente de ses produits et ceux des autres acteurs du marché à pouvoir revendre les articles mis sur le marché, si possible sans que le propriétaire de la marque ne leur impose des conditions.

L’épuisement d’une marque ne concerne toujours que les produits mis sur le marché avec le consentement du propriétaire de la marque, et non un certain type de produits de manière générale. Les tribunaux suisses ont par exemple décidé que la publicité générale pour une marque, c’est-à-dire sans lien avec un produit spécifique proposé à la vente, ou l’utilisation d’une marque sur une carte de fidélité restent l’apanage du propriétaire de la marque et ne sont pas touchées par le principe d’épuisement, celui-ci ne concernant que la revente d’un produit concret.

 

Importations parallèles

Selon la jurisprudence suisse, le principe d’épuisement s’applique également à l’international. Cela signifie que le titulaire d’une marque qui a donné son accord pour la mise sur le marché de ses produits à l’étranger ne pourra pas recourir au droit des marques pour empêcher l’importation de ces marchandises vers la Suisse, même si le niveau des prix et les conditions de marché sont différents. Le droit des marques ne permet en principe pas d’empêcher les importations parallèles. La question de savoir si des exceptions au principe de l’épuisement doivent être admises sous certaines conditions est controversée. La doctrine suisse débat vivement de la question de savoir, par exemple, si le titulaire d’une marque qui vend ses marchandises à l’étranger sur un marché fortement réglementé ou subventionné avec des prix maintenus artificiellement bas devrait avoir la possibilité de se défendre, dans un tel contexte, contre l’importation en Suisse de ces marchandises à un prix abaissé. Fait également débat la question de savoir si le propriétaire d’une marque doit pouvoir agir sur la base du droit des marques contre l’importation en Suisse de marchandises aux propriétés ou caractéristiques de qualité différentes de celles de la marchandise telle qu’il la vend en Suisse. Par exemple, les produits alimentaires transformés tiennent souvent compte des préférences des consommateurs d’un pays donné. Le titulaire d’une marque a un intérêt légitime à empêcher qu’une saveur développée pour un marché particulier ne soit importée dans d’autres marchés sur lesquels cette propriété ne sera peut-être pas appréciée et pourrait ainsi avoir un impact négatif sur l’image de la marque.

Si un produit de marque est revendu d’une manière qui nuit à la réputation du propriétaire de la marque ou à la marque, la Loi contre la concurrence déloyale permet, sous certaines conditions, d’agir contre cette revente.

La question de savoir si et dans quelle mesure le propriétaire de la marque peut contrôler la revente de ses produits indépendamment de l’épuisement de son droit à la marque, en concluant des contrats spécifiques avec ses revendeurs, n’est pas déterminée par le droit des marques, mais par le droit des cartels.

 

Systèmes de distribution sélectifs

Un moyen reconnu permettant au propriétaire de la marque de contrôler la distribution de produits dans le but de protéger sa réputation est la mise en place de systèmes de distribution sélectifs. La jurisprudence en matière de droit des cartels a défini les critères selon lesquels il convient d’examiner si le propriétaire d’une marque a le droit d’exiger que ses produits de marque ne puissent être revendus qu’au sein d’un système de distribution sélectif défini. Dans le cadre d’une distribution sélective, le propriétaire de la marque choisit ses intermédiaires selon des critères (qualitatifs et quantitatifs) déterminés et s’engage envers ses intermédiaires ainsi choisis à ne livrer ses produits de marque qu’à des revendeurs qui remplissent eux aussi ces critères. Les revendeurs choisis (c’est-à-dire autorisés) par le propriétaire de la marque s’engagent de leur côté à ne pas revendre les produits contractuels à des revendeurs externes (donc non autorisés). Au sein d’un système de distribution sélectif, les revendeurs doivent généralement remplir certaines exigences, p. ex. un conseil à la clientèle suffisant, afin d’assurer la bonne réputation et la bonne image de la marque.

Doit également être examinée sous l’angle du droit des cartels la question de savoir si et dans quelle mesure le propriétaire d’une marque a le droit d’exercer une influence sur la revente de ses produits via Internet. Dans une décision rendue au sein de l’UE, il a été décidé que le propriétaire de marques de parfum de luxe a en principe le droit d’interdire à ses clients, dans le cadre d’un système de distribution sélectif, de revendre en ligne les produits concernés via des plates-formes tierces telles qu’eBay ou Amazon, que le client peut identifier en tant que telles. La CJUE a décidé qu’une telle interdiction n’était en soi pas contraire au droit des cartels et qu’elle pouvait être justifiée dans le cadre d’un système de distribution sélectif afin de protéger l’image de luxe d’un produit de marque.

Comme précédemment évoqué, la jurisprudence sur l’épuisement du droit à la marque et sur l’admissibilité des systèmes de distribution sélectifs en droit des cartels (et en particulier en ce qui concerne la distribution en ligne de produits de marque) est le fruit d’une savante pesée des intérêts en jeu. Cela signifie également que cette jurisprudence n’est pas gravée dans la pierre mais qu’elle est susceptible d’évoluer au gré des discussions et des tendances actuelles en matière de politique économique.

Une savoureuse association de tradition et de progrès

L’interview avec Thomas P. Meier, CEO Ricola Group SA (juin 2020)

Vous venez de recevoir, pour la deuxième fois, le prix Brand of the Year de la marque la plus digne de confiance des membres de Promarca. Que représente cette récompense pour vous ?

Mes équipes et moi-même, au sein de Ricola, sommes très heureux de cette distinction. Nous remercions chaleureusement nos clientes et nos clients pour la confiance qu’ils nous témoignent. Nous sommes fiers qu’ils soient satisfaits de la qualité de nos produits et convaincus de notre prestation promise. Ricola a toujours eu à cœur de cultiver une relation de confiance avec sa clientèle. C’est plus que jamais le cas aujourd’hui.

 

Ricola rencontre le succès depuis 1930. Quel est votre secret ?

Aujourd’hui comme hier, la qualité suisse a très bonne presse à l’étranger. Mais il est hors de question de nous reposer sur cette image positive. Chez Ricola, nous mettons tout en œuvre pour répondre aux attentes de qualité suisse, de A à Z. Cela commence par une réflexion et une activité qui s’inscrivent dans la durée : ainsi, nos herbes sont cultivées dans le respect des directives de Bio Suisse, par des herboristes avec lesquels nous collaborons étroitement depuis des décennies.

En outre, nous suivons de près la qualité de nos matières premières et de nos produits, de la récolte des herbes jusqu’au bonbon. Nous entretenons avec nos collaborateurs, nos partenaires et nos fournisseurs des liens étroits, qui reposent sur le respect et une confiance mutuelle. C’est également de là que découle notre qualité. Je pense que tous ces critères sont autant appréciés en Suisse qu’à l’étranger.

 

Comment décririez-vous la marque Ricola et quel est le produit qui rencontre le plus de succès ?

L’ADN de Ricola est une savoureuse association de tradition et de progrès, visant à transformer des herbes des Alpes suisses, naturelles et saines, en délicieux bonbons. C’est grâce à cet ADN que nous parvenons à créer, encore et encore, des produits bienfaisants, d’une qualité exceptionnelle.

Le produit le plus apprécié est le Ricola Original, le sucre aux herbes suisses, reconnaissable à sa forme rectangulaire. Aujourd’hui encore, sa recette, constituée d’un mélange de 13 herbes, est la base de tous les bonbons Ricola. Mais les variétés mélisse citronnelle ou miel-sauge sont elles aussi très populaires.

 

Comment ont évolué les besoins de vos fans au fil des ans et comment vous assurez-vous que leur enthousiasme perdurera encore dans dix ans ?

Naturel, développement durable et santé. À l’heure actuelle, ces trois tendances ont le vent en poupe auprès des consommateurs. Mais nous ne devons pas non plus négliger le plaisir. Au final, le bonbon doit aussi avoir bon goût.

Chez Ricola, nous misons énormément sur les valeurs traditionnelles tout en restant ouverts aux idées neuves et innovantes. Nous n’abandonnons pas notre ADN. Au contraire, nous l’exploitons encore davantage. L’innovation passe non seulement par le développement de nouveaux produits, mais aussi par de nouveaux moyens de dialoguer avec nos consommateurs, de travailler nos herbes ou de distribuer nos bonbons, pour que nos produits puissent toucher encore plus de gens à travers le monde.

L’innovation est notre élixir de vie

Entretien avec Ralf T. Gehlen, directeur P&G Switzerland Sàrl (avril 2019)

Membre du comité de Promarca, Ralf T. Gehlen dirige depuis neuf ans la succursale suisse du géant américain Procter & Gamble spécialisé dans les biens de consommation. En entretien, il explique le lien entre des brosses à dents qui donnent un feed-back via une appli et une marque forte.

 

Monsieur Gehlen, vous travaillez chez Procter & Gamble depuis 1991. En quoi P&G est-il un meilleur employeur que ses concurrents ?

Si je suis toujours chez P&G, c’est en raison de la culture qui y règne. Chez nous, même les très jeunes collaborateurs assument des responsabilités importantes à l’égard des clients et des marques, et ils se voient attribuer régulièrement de nouvelles tâches au fil des ans. Cette philosophie favorise un très bon état d’esprit au sein de l’entreprise. Chacun mène sa propre carrière et a la possibilité de l’influencer. Ces 28 dernières années, je suis allé travailler presque chaque jour avec enthousiasme ; le temps est passé extrêmement vite.

 

P&G est installée en Suisse depuis 1956 et Genève est le siège principal du groupe en Europe. Pourquoi P&G mise-t-elle sur la Suisse ?

Avec l’Allemagne et l’Autriche, la Suisse forme le deuxième marché européen le plus important pour nous (pays DACH). Elle se trouve au cœur de l’Europe, possède de bonnes liaisons de transport et compte plusieurs universités reconnues au niveau mondial, d’où viennent bon nombre de nos recrues. C’est en outre très plaisant pour nos collaboratrices et collaborateurs de vivre et de travailler en Suisse. Les excellentes conditions de vie jouent en faveur de la Suisse en tant que site et c’est un avantage qu’il ne faut pas sous-estimer. Naturellement, nous profitons également de la sécurité du droit ainsi que de la sécurité au sens large en Suisse.

 

Quelle est l’importance de la stabilité politique ? 

Nous sommes très satisfaits en Suisse. Nous y trouvons des conditions très similaires à celles qui prévalent au sein de l’UE. La libre circulation des personnes et le libre-échange sont très importants pour nous ; autant d’aspects sur lesquels nous pouvons compter en Suisse.

 

Depuis 182 ans, P&G fabrique des articles de marque qui sont devenus incontournables au quotidien pour les consommateurs, comme les produits Pampers, Tampax, Ariel et Gillette. Sur quelles valeurs se fonde ce succès ?

Chez P&G, nous avons un credo : nous voulons faire un peu mieux chaque jour. Nous voulons améliorer chaque moment du quotidien – qu’il s’agisse des lessives, des soins pour bébés ou du rasage – par de petites choses, mais des choses utiles. Pour savoir ce qui est vraiment important pour nos clients, nous recourons beaucoup aux études de marché.

 

Qu’est-ce qui fait la solidité d’une marque ?

Les marques fortes ont une certaine intemporalité, car elles accompagnent les gens sur plusieurs générations. Pampers a été lancé en 1961 et Ariel en 1967. Outre la qualité du produit, elles offrent aussi une stabilité émotionnelle, ce qui compte à une époque où beaucoup de choses changent. En même temps, une marque doit évoluer. Nous ne vivons en effet plus comme il y a vingt, trente ou quarante ans. Pour nous, cela signifie aussi que les marques ont une responsabilité sociale. Nous utilisons nos espaces publicitaires pour favoriser des changements positifs. Par exemple, avec la campagne #CommeUneFille de notre marque de produits féminins Always, nous nous mobilisons pour renforcer la confiance en soi des jeunes filles à l’âge de la puberté. Cette campagne fait partie de notre engagement pour l’égalité des sexes.

 

P&G a pour ambition d’être leader de l’innovation. Comment la capacité d’innovation est-elle vécue dans votre entreprise ?

La recherche et le développement sont notre élixir de vie ; ils font partie de notre ADN. Tous deux caractérisent notre entreprise, nos produits et nos marques. Nous travaillons en permanence sur des innovations pour tous nos produits. Notre deuxième plus grand centre de recherche, le German Innovation Center, est établi dans l’espace germanophone, près de Francfort. Quelque 900 collaborateurs y mènent des recherches pour Pampers, Always, Gillette et Braun notamment.

 

Quelle est la dernière innovation de P&G

Début 2019, nous avons présenté au Consumer Electronics Show quelques produits qui seront commercialisés dans le courant de cette année. L’un d’entre eux est une brosse à dents Oral-B, la Genius X, qui est dotée d’intelligence artificielle et donne à l’utilisateur un feed-back personnalisé sur son brossage via une appli pour smartphone. Si le brossage n’est pas parfait, l’appli fournit des conseils. De cette façon, nous pouvons améliorer l’hygiène buccale de manière durable. La marque Oral-B étant très bien établie sur le marché suisse, nous sommes convaincus que nous pourrons une fois de plus nous démarquer avec cette innovation.

 

La Suisse n’a pourtant pas la réputation d’être un très bon marché pour les innovations.

Effectivement, le commerce suisse a longtemps été très prudent lorsqu’il s’agissait d’introduire des produits novateurs. Mais je perçois un changement, grâce notamment à l’importance croissante du commerce électronique. C’est pourquoi nous avons également sélectionné la Suisse comme marché test pour notre Gillette Shave Club, dans lequel nous proposons des abonnements pour les lames de rasoir. Les consommateurs suisses sont très ouverts aux innovations.

 

Sont-ils aussi plus exigeants ?

Ils sont très bien informés en ce qui concerne le développement durable et l’autodétermination. Ils ne s’intéressent pas seulement à la qualité du produit et au rapport prix/prestation, mais aussi aux valeurs d’une entreprise. Les exigences sont de plus en plus élevées. Nous essayons de les satisfaire avec de nouveaux produits, comme les PODS Ariel qui  permettent une lessive plus durable à des températures plus basses.

 

Que représente Promarca pour un grand groupe international tel que P&G ?

Promarca offre aux grandes entreprises et aux PME une plate-forme de rencontre au sein de l’industrie de l’article de marque. L’association nous donne l’opportunité de mettre en évidence les tendances et les besoins et, ce faisant, de sensibiliser à la valeur ajoutée des marques. Promarca est aussi un porte-parole, autant pour l’industrie que pour les groupes d’intérêt, les responsables politiques, les entreprises et les associations de consommateurs.

 

Promarca fête ses 90 ans cette année. En tant que membre du comité, quels sont, selon vous, les enjeux de demain ?

La présidente de l’association, Monique Bourquin, et sa directrice, Anastasia Li-Treyer, ont parfaitement réussi jusqu’ici à entretenir les traditions tout en posant les bases pour l’avenir. Les principaux enjeux se situent, selon moi, dans la communication et la distribution ainsi que dans la réglementation/déréglementation du marché. Plus le marché se complexifie, plus les règles doivent être simples, sinon il sera de plus en plus difficile d’atteindre la croissance et le succès. Promarca doit sensibiliser les responsables à cette logique.

 

 

Bio express

Ralf T. Gehlen (57 ans) est originaire d’Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Il a commencé sa carrière chez P&G en 1991 lorsqu’il avait 29 ans. Depuis 2010, il dirige la succursale suisse. Il a cinq enfants et vit avec sa famille à Urdorf, dans le canton de Zurich.

 

Présentation de l’entreprise

P&G a été fondée en 1837 et emploie actuellement quelque 90 000 personnes dans 70 pays. Elle propose un grand nombre de ses 65 marques dans 180 pays. Le siège principal du groupe pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Inde se situe à Genève. Les marques de P&G sont commercialisées et distribuées en Suisse à partir des sites de Schlieren et de Genève. Les principales sont Always, Antikal, Ariel, Braun, Fairy, Febreze, Gillette Venus, Gillette, Head & Shoulders, Lenor, Meister Proper, Olaz, Oral-B, Pampers, Pantene, Swiffer et Vicks.

L’importance des marques

Les marques nous inspirent, nous inspirons les marques

L’homme est au centre de toute marque. Les consommateurs connectés sont le fer de lance de la transformation de la relation entre consommateur et marque.

 

Les marques sont les catalyseurs d’évolutions positives

L’innovation et la création de valeurs sont inhérentes aux marques, la recherche et le développement sont essentiels. Les marques font avancer la pensée économique circulaire dans leurs écosystèmes. Les entreprises de marque fournissent à leurs consommateurs des informations fiables et transparentes sur leurs produits et encouragent ainsi des décisions d’achat durables et responsables. Elles soutiennent les pratiques d’achat responsables dans le cadre des chaînes de distribution mondiales communes, et sont conscientes de leur responsabilité sociale.

 

Les marques promeuvent un écosystème sain et durable pour tous

Les entreprises de marque souhaitent des conditions de concurrence loyale pour tous les acteurs, que ce soit en amont ou en aval, et veulent garantir une chaîne de valeur saine. Cela inclut également la viabilité écologique et la protection de l’écosystème.

 

Les marques sont des guides en matière de qualité et de sécurité

Dans un monde en perpétuelle transformation, les consommateurs ont besoin de guides pour reconnaître les produits et services auxquels accorder leur confiance. Ces guides, ce sont les marques, qui se distinguent par leur histoire, leurs valeurs et la performance de leurs produits, et qui convainquent par la qualité et la sécurité des produits.